Mes enfants ont toujours une maman couchée
Michèle - Fatigue chronique
La fatigue fait partie de notre société ; elle est banalisée. Tout le monde se dit fatigué. Alors comment faire comprendre cette maladie ? J’ai l’impression de devoir toujours me justifier, de ne pas être comprise, de ne pas être crue. Le degré d’épuisement, ça ne se voit pas…
Une personne en bonne santé se lève avec 100 % d’énergie. Moi, au réveil, je n’ai que 40 %. Je dois bien réfléchir à ce que je vais en faire. La station debout par exemple me fatigue beaucoup. Mes enfants ont toujours vu une maman couchée. Une maman qui pleurait de ne pas pouvoir les conduire au football, de ne pas pouvoir faire ce que toute maman fait pour ses enfants.
J’ai travaillé à mi-temps en tant que professeure en haute école et j’ai tenu le coup pendant 29 ans. J’ai dû attendre 55 ans pour qu’un médecin reconnaisse ma maladie. Et cette reconnaissance m’a fait beaucoup de bien.
Je crois qu’il faut accepter un certain degré d’incompréhension de la part des autres. Ça fait partie du handicap invisible : on ne peut pas être compris de tout le monde. J’essaie simplement de faire de mon mieux avec ce que j’ai et ce que je suis. C’est comme ça que je parviens à un certain équilibre.