Droits du patient: " Dr, peut-on aussi parler sous?"

- Action citoyenne - National

Voilà la sixième année consécutive qu’Altéo, en collaboration avec la MC, fait campagne autour des droits du patient et de la journée internationale qui leur sont consacrés le 18 avril. Cette année, il s’agit d’aborder la question des coûts dans la relation avec son prestataire de soins.

En tant que patient, vous ne savez pas toujours combien vous devrez payer chez un prestataire de soin. Si cela fait partie des droits du patient, en pratique, il n’est pas toujours évident d'en parler. Si 84 % des patients savent combien coûte une consultation chez leur généraliste, ils ne sont que 33 % à savoir ce que coûtera une consultation chez leur dentiste, révèle une étude à grande échelle menée par la MC. « En ce 18 avril, journée européenne des droits du patient, nous souhaitons encourager les prestataires de soins et les patients à aborder la question du coût de leur prise en charge », déclare Jean Hermesse, Secrétaire général de la Mutualité chrétienne (MC).

Les patients savent-ils combien ils devront payer chez leur prestataire de soins ? En est-il question durant la consultation ? Les prestataires informent-ils spontanément leurs patients de ce que leur coûtera leur traitement ? La MC a posé ces questions à ses membres. Ils ont été plus de 5.500 à répondre.

La situation varie fortement d’un prestataire de soins à l’autre. Ainsi, les patients (95%) qui ont consulté un ostéopathe dans l’année écoulée savaient à l’avance (généralement à souvent), le prix qu’ils auraient à payer. Les résultats sont bons également chez le généraliste (84 %), le psychiatre (75 %), le logopède (68 %) et le kinésithérapeute (64 %). Mais il y a encore du pain sur la planche pour d’autres prestataires. D’après l’enquête, seuls 33 % des patients savaient ce qu’ils auraient à payer chez leur dentiste, contre 46 % chez leur ophtalmologue et 52 % chez leur gynécologue.

Ces résultats s’expliquent notamment par le fait que les patients n’abordent pas toujours eux-mêmes la question du coût avec leur prestataire. Par exemple, 76 % des patients ayant consulté un ophtalmologue ne leur ont pas posé la question. Les résultats sont cependant meilleurs chez les prestataires de soins consultés pour des traitements étalés sur plusieurs consultations comme chez le logopède, le psychiatre, l’ostéopathe et le kinésithérapeute. « La raison invoquée par les patients pour justifier le fait qu’ils n’abordent pas la question du coût est qu’il ne s’agit pas de la première chose à laquelle ils pensent lorsqu’ils consultent », souligne Jean Hermesse. « En outre, ils comptent souvent sur le fait que leur mutualité interviendra suffisamment. »

Il n’est pas rare non plus que les prestataires de soins omettent d’informer leurs patients du coût du traitement ou qu’ils ne le fassent qu’au moment du paiement. Toutefois, ici aussi, des divergences importantes sont observées. Ainsi, 88 % des ostéopathes et 80% des logopèdes ont informé leurs patients du coût d’un traitement, contre 34 % d’oncologues, rapportent les patients ayant consulté ces spécialistes.

Autre facteur mis en évidence par l’enquête, les répondants ignorent pour la plupart si leur prestataire de soins est conventionné même si 85 % indiquent savoir ce que signifie le statut de conventionnement. A titre d’exemple, seuls 47 % déclarent savoir si leur médecin généraliste respecte les tarifs de la convention ou s’il peut demander des suppléments à leur charge. C’est également le cas pour 40 % des patients ayant consulté un dentiste et seulement 27 % chez le logopède.

 « Nous constatons, avec une certaine satisfaction, que nombreux sont les prestataires de soins qui parlent avec leurs patients du coût de leur prise en charge. Mais il y a encore du travail », poursuit Jean Hermesse. « Chaque patient a le droit de savoir combien lui coûtera une consultation, un traitement ou un examen. Le prestataire de soins doit l’en informer préalablement. Si le prestataire de soins ne le fait pas spontanément, le patient peut toujours lui poser la question. Car même si le coût n’est pas la première préoccupation d’un patient, une bonne information préalable peut éviter des discussions et des problèmes par la suite. »

Les patients considèrent qu’il y a là, un rôle important à jouer pour les mutualités. 95 % des répondants estiment que leur mutualité devrait recevoir un récapitulatif complet mentionnant les prestations réalisées et leur coût.

A l'occasion de la Journée des droits du patient, Altéo et la MC, lancent une campagne pour encourager les patients à aborder la question du coût avec leurs prestataires de soins. Outre des actions à travers tout le pays, une vidéo et une campagne en ligne (www.mc.be/cout) sensibiliseront les patients sur le sujet. 

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