TEC – un pied devant l’autre

- Action citoyenne - National

Bonne nouvelle : progressivement, l’accès des personnes handicapées aux transports publics s’améliore en Wallonie. Une nouvelle convention vient d’être signée entre la SRWT (Société régionale wallonne du Transport) et le CAWaB (Collectif Accessibilité Wallonie Bruxelles). Son but : poursuivre, en concertation, la mise en accessibilité du réseau. Ambitieux !

Au niveau des arrêts de bus: 120 lignes auditées

Jusqu’à présent, les TEC et les représentants des associations de PMR ont vérifié ensemble la qualité de l’aménagement des arrêts sur quelque 126 lignes dans toute la Wallonie. La convention définit les critères d’accessibilité des arrêts selon deux catégories :

  • L’arrêt « conforme » : Il permet à une personne à mobilité réduite d’embarquer et de débarquer sans aide (dimension de la plateforme d’attente, pente de la rampe d’embarquement, dalles podotactiles en tête de quai…) ;
  • L’arrêt « praticable » : Les critères qui le définissent sont moins stricts que l’arrêt conforme de telle sorte que l’aide d’un tiers peut être indispensable. Le chauffeur est habilité à apporter son aide, donc à quitter son poste de conduite.

Selon les données de la SRWT (mai 2018) : 3 785 arrêts ont été audités, dont 7,4 % sont conformes, 32 % sont praticables et 60,6 % sont impraticables.   

Une ligne accessible

La ligne accessible est une ligne auditée sur laquelle roulent 90 % de bus adaptés aux utilisateurs de fauteuil roulant.

À ce jour, la quasi-totalité du parc des autobus exploités par les TEC est adaptée (rampe d’embarquement à la porte médiane, espace intérieur disponible pour un fauteuil roulant). En fonction du remplacement des autobus les plus anciens, la SRWT annonce 100 % fin 2018. De nouveaux audits de lignes sont donc à prévoir. Quant aux autobus des sociétés privées, le pourcentage de bus adaptés est nettement plus réduit. Il en va de même pour les lignes rapides desservies par autocars.

Rappelez-vous cependant que, sur les lignes auditées, 6 arrêts sur 10 sont impraticables. Pour les chaisards, l’embarquement ou le débarquement n’y est donc pas garanti ! La SRWT a néanmoins lancé un vaste programme de travaux afin de rendre accessibles les arrêts les plus significatifs : une première phase de travaux vient d’être clôturée pour 159 arrêts ; environ 260 arrêts supplémentaires sont à l’étude et d’autres devraient suivre jusqu’en 2022.

Comment savoir qu’une ligne est accessible ?

Les poteaux d’arrêts arborent un pictogramme orange si l’arrêt est praticable et un pictogramme bleu s’il est conforme. L’information est également disponible sur les autres canaux d’information du TEC (site www.infotec.be , brochures horaires disponibles dans les bus…)

Comment se passe l’embarquement d’un chaisard ?

La convention précise la procédure : le chauffeur embarque l’utilisateur de chaise roulante en premier lieu, avant la montée des autres passagers, cela afin d’éviter que le bus ne soit bondé au moment de déployer la rampe d’embarquement. Il est prévu que le chauffeur puisse quitter son poste de conduite. Il peut toutefois refuser de sortir s’il estime que la sécurité n’est pas garantie. Il est alors tenu d’en faire état dans son rapport journalier.

Pour rappel, dans le bus, un utilisateur de chaise roulante s’installera dos à la marche, à l’endroit prévu. Il sera alors en sécurité. C’est à ce moment-là que le bus quittera son arrêt.

Une restriction : l’embarquement des scooters

Les TEC accueillent les utilisateurs de chaise roulante, qu’elle soit électronique ou manuelle. Toutefois, les scooters ne sont pas les bienvenus. Deux motifs à cette restriction : l’encombrement et le rayon de braquage. Il s’agit d’engins conçus pour l’extérieur, peu compatibles avec l’espace disponible à l’intérieur d’un autobus. Un scooter qui ne peut prendre place dans l’espace dévolu à une chaise roulante représentera un réel danger pour son conducteur et pour les autres passagers dès que le bus se mettra en mouvement.

Annonce sonore des arrêts et autres mesures

Même si l’accessibilité aux chaisards reste le plus grand chantier pour nos associations et pour les opérateurs de transport, d’autres sujets s’imposent : l’accessibilité à la billetterie, l’accessibilité au site web (label AnySurfer) et la sonorisation de l’annonce des arrêts, notamment. Sur ce dernier point, si les tests sont concluants, la sonorisation de l’annonce de chaque arrêt sera progressivement mise en route à partir de mai 2019.

Nos associations parient maintenant sur la collaboration pour faire en sorte que les barrières tombent, pour que chacun puisse accéder aux services mis en place par la collectivité, sans discrimination.

 

Gérard Silvestre

 

Plus d’info : www.cawab.be