CP : Protections d'incontinence: jusqu'à 1500 € à la poubelle!

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Si les langes des bébés sont recyclables, il n’en va pas de même pour les protections adultes, en raison des résidus médicamenteux qu'elles risquent de contenir.  Ces protections atterrissent dès lors dans les poubelles ‘tout venant’. Altéo, mouvement social de personnes malades, valides et handicapées, s'émeut du surcoût que cela représente pour les personnes concernées et demande aux communes de supprimer la part variable de leur redevance déchets.

La facturation au poids des déchets tend à se généraliser dans les communes wallonnes et ce, dans l’objectif louable de diminuer la masse des déchets ‘tout venant’ (non recyclables).

Toutefois, ce mode de gestion et de taxation des déchets n’est pas sans conséquence pour  certaines personnes fragilisées par leur état de santé (incontinence, dialyses …). "Nous estimons que l’incontinence peut générer jusqu’à 2,9 kilos de déchets par jour, soit plus d’une tonne par an", explique Gérard Silvestre, animateur d’Altéo Liège. " En euros, l’impact est significatif ! La facture peut monter jusqu’à 1500 euros par an pour certaines personnes. 1500 euros qui partent à la poubelle ! Ce montant s’ajoute à l'achat des changes pour adultes  et aux autres frais de santé : médicaments, aides à domicile…souvent déjà onéreux".  

Certes, la plupart des communes accordent des réductions ou tarifs préférentiels aux ménages qui produisent de grosses quantités de déchets pour raisons médicales (voir exemples en annexe). Mais ces réductions ne compensent pas ou trop rarement le surcoût de la facturation. "Dans certaines situations, c’est la débrouille qui règne, poursuit Gérard Silvestre. Je citerai l'exemple de cette famille qui fait sécher les protections usagées dans son garage pour diminuer leur poids. Sans parler de la tentation du dépôt sauvage et j'en passe... " Est-ce le prix à payer pour réduire sa facture ?

"Pourquoi ne pas proposer l’exemption pure et simple de la part variable de la taxe déchet pour les ménages dont une personne serait incontinente, comme le fait déjà la commune d'Hannut ? suggère Gérard Silvestre.  La régionale liégeoise d'Altéo a interrogé  une dizaine de communes en Province de Liège pour mieux cerner la réalité : "Le pourcentage de la population ‘incontinente’ serait d'environ 0,27 %. Si l’impact du coût de la récolte des déchets pour les familles concernées est substantiel, l’effort à charge de la commune est réduit. Il se situerait dans une fourchette de 0,3 à  0,6 % du budget communal consacré à la collecte des déchets. Bref, pas de quoi compromettre le respect du sacro-saint ‘coût vérité’ (1) », constate l'animateur d'Altéo.

Annexe :  Note de travail d’Altéo Liège avec la collaboration d’Intradel.

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