Altéo a rencontré la Secrétaire d'Etat Sarah Schlitz

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Face à l’accélération de la digitalisation de la société, des alternatives doivent être maintenues car sans elles, une partie importante de la population se retrouve privée des informations et services nécessaires dans la vie de tous les jours. Dans le cadre de la campagne « On ne passe pas au numérique du jour au lendemain », l’asbl Altéo, mouvement social de personnes en situation de handicap et de maladie de longue durée, a rencontré Sarah Schlitz, Secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité.

Le recours au numérique a explosé depuis la crise Covid jusqu’à devenir parfois la seule porte d’entrée à des services de base (rendez-vous médical, virement bancaire,…), avec pour conséquence, une exclusion accrue de personnes peu à l’aise ou n’ayant pas accès au numérique.

Selon le baromètre de la Fondation Roi Baudoin, en 2021, 46% des personnes âgées de 16 à 74 ans sont en situation de vulnérabilité numérique : 39% ont de faibles compétences numériques (contre 32% en 2019) et 7% n’utilisent pas internet (contre 8% en 2019). A noter également qu’un ménage sur cinq avec des faibles revenus ne dispose pas de connexion internet. 

Face à ces réalités, les membres d’Altéo ont choisi de mener en 2022 une campagne de communication sur le besoin d’alternatives au numérique.  

Altéo veut attirer l’attention sur 3 droits de tous les citoyens :  

  • droit à une information et à des services numériques adaptés et accessibles 
  • droit à une alternative au tout numérique (téléphone, guichet, document papier)   
  • droit à être accompagné et formé à l’utilisation du numérique. 

Lors de la campagne d’Altéo « On ne passe pas au numérique du jour au lendemain », plus de 1000 personnes ont partagé leur avis en remplissant notre carte. Ces témoignages montrent que les difficultés liées au numérique : 

  • Sont multiples 
  • Concernent tous les secteurs d’activités et les personnes de tous les âges 
  • Ont parfois comme conséquence d’exclure ou de discriminer les personnes pas à l’aise avec le numérique. 

Quelques demandes phares d’Altéo : 

  • L’inclusion numérique doit être une priorité pour tous les niveaux de pouvoir
  • Toute personne a droit à une information et à des services numériques adaptés et accessibles. La digitalisation ne peut jamais déboucher sur une exclusion à un droit ou un service.  
  • Toute personne a droit à être accompagnée et formée à l’utilisation du numérique
  • Toute personne a droit à une alternative au numérique (téléphone, guichet, document papier). Les alternatives n’engendrent pas de surcoûts pour les utilisateurs. Elles ont, au minimum, le même niveau de qualité que la version numérique. Un accompagnement humain doit toujours être possible dans des créneaux horaires suffisamment larges que pour permettre au plus grand nombre d’y avoir recours.
  •  L’accès exclusivement numérique à un droit ou service essentiel devrait être considéré comme une discrimination (refus d’aménagement raisonnable).  

Quelques exemples concrets de difficultés : 

  • Impossibilité de se connecter à l’application ITSME pour les personnes en situation de déficience visuelle. Cela a comme conséquence qu’elles n’ont pas accès à toute une série d’applications et services  
  • Difficulté de joindre les services clientèles de sociétés qui renvoient vers leur site web  
  • Impossibilité d'avoir un interlocuteur au téléphone même en ayant scrupuleusement suivi les instructions 
  • Surcoût engendré pour l’octroi d’un service quand la démarche n’est pas effectuée en ligne
  • Sans smartphone, l’accès au QR code et autres applications est impossible

 Sarah Schlitz :

« Personne ne devrait se voir refuser l’accès aux services publics par manque d’aménagements raisonnables. La Vivaldi avance en ce sens : elle a par exemple ancré dans notre constitution le droit à une pleine inclusion dans la société et à des aménagements raisonnables pour chaque personne en situation de handicap. Mais le travail reste considérable. Un défaut d’accessibilité numérique pourrait être considéré comme une forme de discrimination contre laquelle on doit lutter. Voilà pourquoi je suis en train de réviser nos législations anti discriminations afin qu’elles prennent en compte les discriminations cumulées et intersectionnelles. J’ai également adapté le critère de l’état de santé pour qu’il couvre davantage de situations. ».

Tout le monde a un rôle à jouer à son échelle et peut se mobiliser pour défendre les droits des personnes exclues du numérique en vue de la construction d’une société inclusive, attentive à chacun d’entre nous.

Coordonnées asbl Altéo :

  • Hélène Carpiaux, responsable communication Altéo – 0474 66 21 98
  • Emilie De Smet, secrétaire politique Altéo – 0475 78 82 51

 Coordonnées Cabinet Schlitz :

  • Oliviero Aseglio, porte-parole de Sarah Schlitz – 0473 22 40 99